LIGUE MOTO OCCITANIE LE SPORT MOTO EN OCCITANIE

La pratique du sport moto féminin occitan en pleine expansion

28 avril 2023 |  ,  |  , ,

Depuis de nombreuses années, la Ligue Motocycliste Occitanie souhaite que le sport féminin soit partie prenante du développement de la pratique de la moto sur son territoire. Pour en savoir plus sur ce sujet, 4 pilotes féminines nous donnent leur point de vue sur l’insertion féminine dans un univers à dominante masculine. Elles évoquent les progrès constatés mais aussi les axes de développement pour les années futures. En effet, Yvana Demaria, Léa Chaput, Marine Aurieres et Margaux Pena, soit deux pilotes de motocross et deux de trial ont répondu à nos questions. Elles ont tout d’abord exprimé leur fierté de représenter la Ligue Occitanie lors de leur participation dans les différents championnats nationaux et internationaux.

Quels progrès dans la perception des pilotes féminines en compétition ? 

Le ressenti global des pilotes interrogées est que de plus en plus de pilotes féminines sont présentes dans les championnats occitans mais aussi lors des championnats de France. Yvana Demaria (MC Saint Thibéryen) souligne qu’ “Il y a 10 ans au niveau national, 30 pilotes participaient aux championnats de France de motocross féminin alors qu’aujourd’hui plus de 45 pilotes sont recensées. Cette progression se voit également au niveau régional, car j’étais pratiquement l’une des seules filles à prendre part aux championnats de MX tandis qu’aujourd’hui nous sommes plus d’une dizaine chaque week-end “.

Également, la Ligue Occitanie organise des stages réservés aux filles, avec le concours de la Région Occitanie et l’Agence Nationale du Sport. Le but de ces stages est de préparer les filles à la compétition, notamment en vue de participer au championnat Occitanie MX féminin. 

Au niveau régional, le nombre de licenciées féminines a augmenté de 25% entre 2018 et 2022 pour passer de 374 à 470, cette présence accrue de pilotes coïncide avec une hausse du niveau global. En effet la vice championne de France de MX Féminin 2022 125cc, et également pensionnaire du MC Saint Thibéryen, Léa Chaput a constaté “une amélioration de plusieurs secondes au tour“.

Il est notamment possible de pouvoir se comparer aux pilotes masculins avec l’établissement d’un classement scratch, ce qui est le cas en trial, où Marine Aurières (MC Sommierois) et Margaux Pena (TC Fabreguois) sont intégrées dans le championnat Occitanie S2. Elles ont notamment terminé respectivement 6ème et 7ème en 2022, devançant plus d’une dizaine de pilotes masculins. Si ces progrès sont des facteurs évidents contribuant au développement de la pratique féminine, des axes d’améliorations sont encore nécessaires pour que le sport féminin prenne davantage de poids.

Le président de la commission motocross Patrick Malric (à gauche) soutient le développement de la pratique féminine. (Crédit photo : rsm photographie)

 

Quels sont les axes de progrès ? 

Le premier problème souligné est le manque de visibilité des pilotes féminines. En effet, les 4 pilotes sont unanimes et souhaitent notamment que les pilotes féminines aient une exposition médiatique semblable à celles des hommes. “Ce manque d’exposition peut nous empêcher d’entrer dans un team car les pilotes masculins seront préférés alors que le potentiel est le même” considère Marine Aurieres, 3ème du championnat de France de trial féminin 2022. Dans la continuité de ces propos, Margaux Pena souligne la nécessité de communiquer sur le fait que : “la pratique du trial est tout autant accessible aux hommes qu’aux femmes“.

Les pilotes de motocross souhaiteraient être davantage en phase avec les conditions de pratique de la moto des pilotes élites lors des entraînements et des championnats de France. Demaria souligne notamment l’écart des primes : “Pour deux courses gagnées, seulement 130€ nous sont versés alors que les hommes peuvent toucher pratiquement 1000€“. La championne Occitanie 2022 de MX Féminin souhaite également que les courses du championnat de France soient intégrées à un classement scratch mélangeant les pilotes élite et les pilotes féminines. Enfin, Léa Chaput considère que le développement de la visibilité du sport féminin : “est un enjeu afin d’attirer davantage de sponsors“, permettant ainsi de disposer de ressources financières supplémentaires pour pouvoir participer aux courses.

Faut-il que des places soient prévues pour les pilotes féminines dans les différents championnats ou bien favoriser le développement de championnats féminins ?

Les 4 pilotes ont un avis assez partagé sur le sujet. Tout d’abord, Léa Chaput et Marine Aurieres sont pour le développement de championnats féminins pour des raisons sportives car ces compétitions offrent la possibilité de se doter d’un palmarès et légitiment ainsi la présence de ces dernières avec les hommes. 

Yvana Demaria considère qu’il ne faut pas : “faire rouler les féminines avec les pilotes masculins si la possibilité d’avoir un nombre suffisant de femmes au départ est réelle“. Enfin, la championne de France de trial féminin 2021 Margaux Pena souhaite : “une mixité des genres [malgré les disparités physiques qui peuvent être observées], tout en maintenant les classements féminins“.

Ces axes de progrès sont des sujets régulièrement abordés et débattus par les élus de la Ligue qui ont pleinement conscience des enjeux futurs et souhaitent continuer à développer la pratique féminine.

Alain Bruneau, président de la commission trial, regrette le manque de pilotes féminines dans sa discipline, seulement 3 pilotes sont engagées dans les différents championnats Occitanie (Marine Aurières en Open, Margaux Pena en S2 et Mélinda Moreau en S3) elles sont de fait en concurrence avec les hommes. “Il n’y a pas assez de pilotes pour créer un championnat féminin à l’heure actuelle. Néanmoins, les stages que nous organisons ont également pour but d’attirer davantage de féminines. En outre, la pratique du trial relève, comme toutes les autres disciplines, de l’aspect physique mais aussi et surtout de l’aspect technique en ce qui concerne le franchissement des obstacles, ce qui entraîne chaque année des abandons de la part des pilotes masculins et féminins. Mais le trial est une discipline qui est accessible à tous et nous accueillons tous les pilotes qui souhaiteraient pratiquer cette discipline, nous les accompagnerons en les faisant passer du trial éducatif à la compétition.”

Le président de la commission motocross Patrick Malric a affirmé son souhait de développer la présence de pilote féminine sur le sol occitan à minima : “La commission est dans l’idée de mettre en place des compétitions uniquement dédiée aux féminines dès lors que le nombre de féminines sera suffisant”. Un projet qui a de bonnes chances d’aboutir au vu de l’augmentation constante du nombre de pilotes féminines de motocross. 

Patrick Malric (Crédit Photo : RSM Photographie)

La Ligue Occitanie est fière de pouvoir rayonner dans les championnats nationaux et internationaux féminins grâce à ses pilotes. Vive le sport motocycliste féminin et masculin en Occitanie !

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